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Author: Island Boutik Lafrik se caractérise par la diversité de ses rythmes et par ses textes dont l’écriture revient à plusieurs auteurs. L’album compte dix titres et neuf rythmes différents, laisse-t-on comprendre. Parmi lesquels l’on retrouve des morceaux dénotant une tendance afro-cubaine aussi bien que juive, voire ballade, et notamment un titre où prédominent les percussions, fait remarquer Gérard Louis. Outre la production de l’album, il signe la majorité des créations musicales ainsi que les arrangements.
Les textes ont été élaborés par plusieurs paroliers dont Sedley Assonne et Mario Potiron, dit Dalon, sans oublier Marclaine Antoine qui, lui, signe aussi la musique du dernier morceau de l’album intitulé Ene suicidé. Au milieu de cette belle brochette d’auteurs figure également Marcel Poinen. Il a réadapté une chanson du vieux créole datant des années 1850 environ : Si mo teva zozo devient Si mo ti ene zoizo. Quant à Sandra Mayotte, elle écrit Rimère : une chanson qui raconte le mal que peuvent causer les ragots. Gérard Louis écrit lui : Promet-moi et Lamour infini.
Lafrik ne se veut pas un album sega bien que ce style se reflète dans deux morceaux. Se classant plutôt dans le rayon world music, cet opus est conçu dans un concept de sonorités nouvelles dénichées dans une volonté de faire évoluer la musique locale et de l’enrichir. Le morceau éponyme de l’album est pressenti pour en être le titre phare, bien que le public reste seul juge des chansons qui lui sont proposées : Lafrik, Lamizik dan nou leler, Si mo ti ene zoizo, Puissance lamizik, Marcel Antoni, Lamour pa ene ideal, Rimère, Lamour infini et Ene suicidé.
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Author: Island Boutik Sandra Mayotte chante Lafrik. Après une Parenthèse qui avait séduit par sa couleur musicale novatrice, c’est vers le continent noir et sa puissance rythmique que se tourne la chanteuse. Un album riche en sonorités d’horizons divers.
Sa tendre enfance au Mozambique en contact avec la langue portugaise a, sans doute, grandement influencé la personnalité de Sandra Mayotte et son approche de la chanson. Celle qui admire Gloria Estefan semble aussi puiser son ouverture musicale dans cette Afrique qui a bercé son enfance. Pas étonnant que la chanteuse mauricienne évoque aujourd’hui Lafrik. Ce même continent noir lui a aussi offert la consécration du Cora Award dans le passé. Impossible donc pour Sandra Mayotte de ne pas chanter l’Afrique dans sa puissance et sa richesse sonore.
Métissage. Tout en respectant cette base musicale mauricienne qu’est le sega, de nouvelles influences se greffent aux chansons de cette artiste qui manifeste une volonté d’évolution. Une tendance qui se ressent sur ses albums successifs dont le précédent affichait un métissage aux couleurs sud-américaines. Suivant ce même concept, Sandra Mayotte s’achemine vers un album s’inscrivant au registre de la world music.
Diversité. Lafrik se veut musicalement aussi fort que Parenthèse qui présentait des influences jazzy et bossa. Ses chansons, dit-elle, se teintent d’une coloration tirant davantage sur la musicalité africaine forte en percussions. Les rythmes de Lafrik sont aussi divers et variés que le continent dont ils sont inspirés est vaste.
Sonorité. Mais cet opus semble aller plus loin encore pour aborder des rythmiques afro-cubaines et même juives, précise Gérard Louis. Le compositeur des principaux titres de l’album attire l’attention sur la proximité de ces sonorités étrangères avec le sega. Une apparence davantage accentuée par les paroles en créole. Mais ce n’est pas forcément du sega, maintient-il. L’ouïe avertie discernera la différence de temps !
Assurance. Aussi, Lafrik met-il en avant une chanteuse qui a mûri vocalement et qui fait de la musique une passion sincère. Celle qui à l’école se faisait taquiner en raison de sa voix un peu rauque a parcouru pas mal de chemin, d’album en album, pour aboutir à une tessiture qui gagne en puissance et en rondeur. “Je sens que ma voix a évolué”, concède-t-elle. Ce qui lui permet d’être plus en confiance et de mettre plus de cœur là où elle aurait hésité à le faire jadis.
Sentiment. Selon les ambiances des chansons, Sandra Mayotte adapte sa voix pour insuffler tantôt de la tristesse, tantôt de la révolte, mais toujours des sentiments. La chanteuse dit constater que ses précédentes chansons d’amour aussi bien que ses ballades tristes étaient particulièrement plébiscitées. Une sensibilité, voire une mélancolie, se dégageant de ses chansons pourrait être devenue ce que le public aime chez Sandra Mayotte. Ses fans sont servis avec Lafrik.
Active. Depuis peu, Sandra Mayotte n’est plus sur les ondes radio en tant qu’animatrice, mais sa voix résonnera en tant que chanteuse. Elle ne ralentit pas la cadence pour autant : “Je trouve beaucoup de choses à faire d’autant plus que mes enfants sont en vacances. Et puis, je passe beaucoup de temps sur l’ordinateur quand je ne suis pas en train de courir aux répétitions. Je travaille sur un projet en ce moment, mais je préfère ne pas trop en parler… peut-être par superstition. Je m’occupe en tout cas !” Une vie sur les chapeaux de roue. Celle d’une femme active, à rebours de l’apparente nonchalance insulaire.
Féminité. La chanteuse n’en est pas moins sensuelle et d’humeur ensoleillée dans toute l’essence du terme. Son timbre suave vibre au diapason de sa personnalité pour exalter la féminité africaine : “À une certaine époque, la femme créole mauricienne avait une sorte de honte de s’affirmer. Je me suis engagée vis-à-vis de moi-même et vis-à-vis de la femme mauricienne à montrer que nous avons une certaine beauté ; que nous sommes belles à l’intérieur comme à l’extérieur.”
Philosophie. Sandra Mayotte poursuit qu’elle adore voir une femme en sari aussi bien que vêtue de tenues africaines. Du haut de sa trentaine bien entamée, elle semble manifester la volonté d’inciter la femme à s’ouvrir sur d’autres horizons sans jamais oublier cette “mauricianité” qui la caractérise. Une philosophie qui se retrouve indéniablement dans les chansons de l’artiste et dans sa façon d’être elle-même… une incarnation de la féminité de l’Afrique.
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