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Author: Week-End Scope (2009)
ReKreasyon : souvenir nou memwar
Dans les bacs depuis peu, le double album du groupe Abaim - en deux versions - est une bouffée de fraîcheur sur le marché musical. Non seulement les morceaux font partie du patrimoine oral et provoquent, forcément, beaucoup d'émotions, mais aussi, les arrangements simples et sincères nous éloignent de la vague commerciale dans laquelle se noient beaucoup d'auteurs-compositeurs.
Prenez le temps d'écouter ReKreasyon. En faisant le ménage ou le repassage… Car pour parcourir les 31 titres de ce double album, il vous faudra presque une demi journée. Et si l'émotion vous gagne, laissez-vous aller. Tout cela pour dire que ça fait du bien d'écouter ces 31 ti parfin nou menwar !
Entrée en matière avec Mama Zordi. Suivront Zoli p'tit lakaz, Riye mem, Donn lame rode… On ne peut passer sous silence la beauté des textes. Une poésie simple, naturelle. Relatant souvent des tranches de vie, les relations sociales ou les traditions. On en apprend un peu plus grâce au livret de la version Collector.
Analyses. Le livret, superbement présenté, donne à la fois, les paroles des différentes chansons, les analyses musicales et thématiques de chaque morceau, ainsi que leurs interprétations sociales. Le tout soutenu par des illustrations originales de Laval Ng. Si vous avez déjà écouté Sega Belo, mais n'avez pas vraiment compris le sens des phrases Sega belo/Senepa lamanyer/Akoz enn sigaret/ Li zet piti dan bor dilo, voilà l'explication que donne Abaim : "D'un premier abord innocent, ce texte décrit, en réalité, une condition psychiatrique vécue par certaines mères aussitôt après l'accouchement. Cette maladie mentale provoque chez la mère une attitude qui peut la conduire à tuer son enfant naissant. C'est ce que nous appelons la psychose puerpérale."
Richesses. Un véritable travaille de recherche de l'équipe patrimoine d'Abaim qui nous permet d'aller aux origines de cette chanson. Le livret, en créole (nous notons qu'Abaim utilise ici la grafi larmoni), en français et en anglais, nous permet ainsi de prendre conscience de beaucoup de richesses culturelles.
Sur le plan musical, certains trouveront peut-être les arrangements un peu simplistes, mais nous retenons qu'Abaim est resté fidèle à la philosophie de l'album et à son engagement en général. Nous retrouvons également, avec beaucoup de plaisir, des anciens morceaux d'Abaim qui n'étaient pas disponibles sur support CD, à savoir Kanar, Laboutik an tol, Charli et Si Bondye ti donn soley.
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